Que deviendront les excédents de la retraite complémentaire ?

Les pensionnés vont-ils en bénéficier  ?

Déjà en bonne santé financière, l’Agirc-Arrco va profiter des effets de la réforme des retraites. Excédentaire de 5,6 milliards d’euros l’année dernière elle le resterait sur toute la période (…) à hauteur de 0,2 % du PIB en 2030 et 0,4 % en 2070 « quel que soit le scénario » (rapport annuel du COR).Le rapport du COR indique que les régimes complémentaires seraient à l’équilibre ou en excédent jusqu’en 2070

L’Agirc-Arrco continuerait d’accumuler des réserves. Fin 2022, elles s’élevaient à 68,9 milliards d’euros,(Équivalent d’environ  dix mois de prestations contre un montant  requis de six mois).

Les nouvelles orientations sont censées être prises avant début octobre, date à laquelle le conseil d’administration  décidera de la revalorisation des pensions au 1er novembre.

Régime sec depuis les années 1990

Il y aurait eu  partage à peu près égal des sacrifices   entre actifs,  retraités et  entreprises , répartis en  hausses de cotisations et baisses du rendement du point. À cette nuance près, à ne surtout pas  perdre de vue, que les « charges » d’entreprise constituent une fraction de masse salariale prélevée sur la valeur ajoutée par le travail après déduction  des amortissements-investissements  et de la rémunération du capital : à qui sont, au final, demandés les « sacrifices » ?

Après dix années d’excédents, les régimes Agirc et Arrco avaient porté leurs réserves techniques à 60 milliards d’euros en 2008.

A la veille de la crise sanitaire, l’Agirc-Arrco était en excédent et ses réserves, placées sur les marchés financiers, atteignaient 66,7 milliards , en partie grâce à la valorisation de son portefeuille d’actifs.

La baisse du rendement  du point   ne se stabiliserait qu’à partir de 2033 , précise le rapport du COR.

Pire, alors que les effets du changement d’indexation au régime général seront pleinement montés en charge en 2055, ceux de la baisse du rendement à l’Agirc-Arrco « continueraient à se diffuser au fur et à mesure que les générations concernées arriveraient à l’âge de la retraite », soit au-delà de 2070, d’après le Conseil.

« Ainsi, dans ce régime, la dégradation du rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités de 40 % environ serait plus que compensée dans tous les scénarios par la baisse de la pension relative  »

Les partenaires sociaux vont-ils, à la rentrée,  essayer d’infléchir la  tendance ? (Baisse des cotisations,  revalorisation des pensions ?)

 » D’ici dix ou quinze ans, les taux de remplacement des salariés du privé – autrement dit, le niveau de la première pension par rapport aux derniers salaires – vont se casser la figure,, Si les partenaires sociaux veulent l’éviter, ils devront se fixer un objectif et augmenter les taux de cotisations ou diminuer leurs réserves en conséquence. Reste qu’une approche par le niveau des pensions n’est pas habituelle à l’Agirc-Arrco. »
( Michaël Zemmour)

 

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