RÉFORME DES RETRAITES PHASE 1

 

diaporama sur la réforme ajournée (2019)

diaporama : RÉFORME DES RETRAITES – CONSTRUIRE LA BATAILLE
presse : un article en libre accès sur MEDIAPART   Comment les travailleurs belges ont bloqué la retraite à points
video : « c’est ça la réalité »- un farouche opposant à la réforme

 

  • Rapport Tirole-Blanchard :
  • La Commission présidée par Olivier Blanchard et Jean Tirole  souligne les « bombes à retardement » que sont le changement climatique, les inégalités et le vieillissement de la population.
  • Le rapport Tirole-Blanchard va-t-il relancer la réforme ? Les auteurs donnent l’exemple d’un salarié qui serait payé toute sa vie au salaire moyen. « Une carrière moyenne de quarante-trois ans permettrait d’acquérir 4.300 points [soit 100 points par an]. La valeur de service initiale [permettant de convertir les points en euros] pourrait être fixée à 4 euros, soit une retraite de 17.200 euros par an ou 1.435 euros par mois ».
  • Il montre aussi que de tels défis exigent des réformes structurelles qui ne peuvent être improvisées et qui requièrent l’adhésion de la population, donc des mesures compensatoires au profit des catégories sociales qui en seraient lésées. Ainsi plaident-ils, par exemple, pour l’instauration d’une taxe carbone, adoptée dès cet automne avec l’âge de départ en retraite porté à 64 ans.
  • Dans le rapport intitulé « Une stratégie de finances publiques pour la sortie de crise » qu’elle vient de remettre à Emmanuel Macron, la Cour des comptes partage ses constats et ses préconisations pour la réforme du système de retraite. Transition démographique de grande ampleur et ralentissement de la croissance économique.
  • Le Gouvernement a engagé en 2018 une réforme du système de retraite visant à unifier les différents régimes au sein d’un régime universel par points. La crise sanitaire a interrompu le process parlementaire.
  • La situation financière des retraités  serait en moyenne plus favorable que celle des actifs ; la Cour des comptes prône une adaptation des règles de calcul ou d’indexation des retraites afin de tenir compte des disparités de situation dans la population des retraités.
  • Cette analyse mérite toutefois un examen approfondi : de quoi parle-t-on ? La tentation est forte de monter les catégories les unes contre les autres afin d’enfoncer le clou de la nécessité d’une réforme « juste » mettant fin au déploiement « anarchique » des pseudo-42 régimes  et au prétendu déséquilibre entre revenus d’activité et pensions/retraites : il s’agit bien souvent de mettre en balance le salaire moyen et le bloc patrimonial du retraité moyen, aboutissement d’une vie de travail.

Selon Michel Volle (BLOG), un autre économiste, Ils ont choisi de concentrer leur attention sur « le changement climatique, les inégalités et le défi démographique ». Répondre au changement climatique est une contrainte impérative, promouvoir l’équité est une obligation morale, équilibrer le régime des retraites est une nécessité. Ce sont des questions importantes, mais sont-elles « structurelles » ?

Elles le sont pour l’opinion : l’écologie, les inégalités et les retraites occupent aujourd’hui une grande place dans les conversations et les médias. Mais la mission d’un économiste est-elle de conforter l’opinion comme le font des démagogues ?

Autrement dit,  nous fait on prendre les vessies pour des lanternes et, à dessein ou pas, les préalables posés dans  le rapport en question ne renvoient ils pas aux méthodes auxquelles on nous a déjà habitués : manipuler les focales, inciter à regarder ailleurs, désigner de faux coupables,  « diviser pour mieux régner » ?

Les questions pratiques concernant la réforme proprement dite ne sont pas abordées mais le message est clair : ce rapport est fondé sur une observation étriquée des mutations économiques.

Et de conclure :

L’opinion étant naturellement agitée et passionnée, on ne peut pas lui reprocher de manquer de discernement. Des économistes qui, trahissant leur métier, orientent la décision vers une impasse n’ont pas les mêmes excuses.

…[il aurait fallu évoquer] les possibilités et les dangers qu’apporte l’informatisation, la qualité qu’exige le système d’information d’une entreprise ou d’une institution, la formation des compétences du cerveau d’œuvre, les conditions d’une maîtrise stratégique des techniques de la micro-électronique, du logiciel et de l’Internet.

Il n’est jamais trop tard pour éclairer l’opinion.

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *