Le nouveau Premier ministre vient d’annoncer l’ouverture d’un chantier pour
« améliorer la réforme des retraites ». Après 18 mois de déni et de passage en
force présidentiel, il s’agit d’une première reconnaissance que cette réforme est
injuste. C’est le résultat de la mobilisation exemplaire de toutes et tous,
salariées et salariés, fonctionnaires, actifsꞏves ou retraitéꞏes, jeunes et
étudiantꞏes. Nous appelons le premier ministre à suspendre immédiatement la
réforme pour permettre son abrogation et à organiser une conférence de
financement des retraites au cours de laquelle les organisations syndicales
démontreront qu’il est possible de revenir sur les 64 ans.
L’avenir des retraites mérite un débat de haut niveau : il faut pouvoir aborder
l’ensemble des questions et discuter de l’ensemble des paramètres. C’est ainsi
qu’il faut supprimer les mesures d’âge de la précédente réforme tout en
consolidant l’avenir de notre système de retraites par répartition.
Alors que 8 Françaises et Français sur 10 restent opposés à la réforme, le
premier ministre a annoncé son souhait d’une nouvelle méthode démocratique
redonnant la main au parlement et aux acteurs sociaux. Nos organisations sont
prêtes à participer à tous les rendez-vous de concertation et de négociation sur
toutes les questions de retraite : les mesures d’âge qui doivent être abrogées,
l’égalité femmes/hommes, la pénibilité, l’emploi des seniorꞏes, les carrières
longues… , les problèmes qui se posaient avant les 64 ans sont encore accrus
par la réforme. Il faut donc en suspendre son application pour pouvoir traiter
sérieusement ces questions cruciales.
De même, le refus de revalorisation des pensions au 1er janvier est une
injustice : les retraitéꞏes ne sont pas plus des privilégiéꞏes que les actifsꞏves. Il
y a 2 millions de retraitéꞏes pauvres, dont la grande majorité sont des femmes,
la revalorisation de leur petite retraite est une mesure de justice sociale !