LES EXIGENCES DU MARCHÉ : POINTS DE REPÈRE ÉNERGIE

LA FRANCE A SUBI DEUX REVERS IMPORTANTS LORS DU CONSEIL EUROPÉEN DES 24-25 MARS

 

1  L’Allemagne a réussi à faire adopter l‘intégration du e-carburant dès 2035 la France a rapidement rejoint la position de Berlin visant à introduire le carburant synthétique (e-carburant) comme solution complémentaire au tout-électrique. Linterdiction de vendre des véhicules thermiques à partir de 2035 a été remise en cause…

e-carburant : une absurdité énergétique, environnementale et économique

Sur le fond, ce carburant synthétique ne changera pas grand chose en 2035 :

    • un tarif à la pompe compris entre  4 et 10 euros le litre ! Mas ce e-carburant ne freinera en rien la fin de la commercialisation des véhicules thermiques en 2035…
    • le carburant synthétique émet autant de NOx qu’un carburant fossile (Le NOx est une formule chimique d’oxyde d’azote, ce gaz est l’un des principaux responsables de l’acidification des océans)…

  1. A la demande de l’Allemagne toujours, le nucléaire serait exclu du plan Net Zero Industry Act. Un second revers majeur pour l’industrie française.« Mais seules les technologies à zéro émission que nous jugeons stratégiques pour l’avenir comme les panneaux solaires, les batteries et les électrolyseurs ont accès à l’ensemble des avantages et des bénéfices ».

PAS DE CRÉDITS POUR LE NUCLÉAIRE

Depuis le début de cette crise, le président et le gouvernement français s’enferrent pour répondre aux exigences des marchés et de la Commission européenne, qui réclament le retour rapide à l’équilibre budgétaire (déficit inférieur 3%,…)

Après le fiasco, sur la réforme du marché de l’électricité de l’UE (l’Espagne et le Portugal sont sortis temporairement de ce marché !…) l a France a concédé un accordet malgré les gages d’austérité budgétaire donnés (réduction des dépense de protection sociale aucune concession n’a été obtenue ..

Le conflit franco-allemand sur le nucléaire :

Cette divergence se manifeste de façon récurrente. Très influente sur la Commission, l’Allemagne a systématiquement réussi depuis 2008 à ce que les objectifs contraignants concernant les options bas carbone ne portent que sur l’efficacité énergétique et les renouvelables (ENR). Dans cette même logique, elle s’est battue en 2021 pour que le nucléaire, dans la désormais célèbre taxonomie, ne soit pas considéré comme « vert » et que, curieusement, le gaz le soit.La bataille en cours concerne l’organisation du marché de l’électricité, l’Allemagne restant attachée au modèle actuel de marché court terme, mais défavorable aux investissements lourds de long terme comme le nucléaire. Si elle arrive, une nouvelle fois, à imposer ses vues à Bruxelles, c’est toute la politique énergétique que la France mène depuis près d’un demi-siècle qui se retrouvera entravée.

Le rapport accablant sur les choix énergétiques de la France, et sa perte de souveraineté : « Une divagation politique qui nous a éloignés de la transition écologique »

Après six mois de travail, la commission d’enquête parlementaire a rendu un rapport très critique, jeudi, affirmant qu’il ne reste pas grand-chose de la mythologie nationale de ces trente dernières années

LE SÉNAT ÉCARTE LA LOI DE NATIONALISATION D’EDF MAIS…

PAS SON RACHAT 100% PAR L’ÉTAT

La droite et la majorité ont adopté la proposition de loi socialiste, tout en rejetant la disposition visant à inscrire dans la loi la nationalisation du groupe. Pour la gauche, ce serait pourtant le seul moyen d’éviter tout projet de démantèlement. Le bouclier tarifaire est également étendu…

Le président a annoncé le 30 mars « un plan d’investissement pour adapter les centrales nucléaires au changement climatique »afin de « fixer un cap à la nation » en portant un objectif ambitieux : « Faire 10 % d’économies d’eau dans tous les secteurs, d’ici à 2030. »« Sur le nucléaire, on doit adapter nos centrales nucléaires au changement climatique en engageant un vaste programme d’investissements pour faire des économies d’eau et permettre de fonctionner beaucoup plus en circuit fermé », a promis le président. ?…

Une centrale en circuit ouvert rejette toute l’eau qu’elle prélève dans l’environnement, donc elle n’en consomme pas . À l’inverse, dans un circuit fermé, une partie de l’eau s’évapore des tours aéroréfrigérantes et est enlevée au milieu. Les centrales en circuit fermé consomment donc beaucoup plus d’eau que les autres… 

Privilégier les centrales nucléaires fonctionnant en circuit fermé ne vise donc pas à économiser de l’eau, mais à adapter le parc à une baisse estimée de 10 à 40 % du débit des fleuves et des rivières, pour des raisons écologiques : l’eau prélevée retourne au milieu, réchauffée de 4 à 8 degrés avant de se diluer, menaçant d’impacter les écosystèmes si la température globale du cours d’eau dépasse un certain seuil. « plan d’investissement » ?..

Luc Rémont un spécialiste… des privatisations pour nationaliser EDF

Privatisations d’ADP, d’Areva et cotation en bourse d’EDF en 2005, conseil d’Alstom à la banque Merrill Lynch lors de la vente de la branche énergie à General Electric : l’expert en privatisation dirige la banque lorsque celle-ci conseille Alstom dans la vente de sa branche énergie à General Electric, avalisée par un certain Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, avec l’assurance que « les intérêts de l’État, la pérennité de la filière nucléaire et la sécurisation de l’approvisionnement énergétique de la France [étaient] pleinement pris en compte dans cette opération »…

Huit ans et 1 200 emplois supprimés à Belfort plus tard, le groupe public s’apprête à racheter cette branche, qui produit les turbines équipant les centrales nucléaires françaises.Les centres de décisions ont été déplacés vers des pays à la fiscalité avantageuse, tels la Suisse et Dubaï, ou ont été rapatriés aux États-Unis. Pour le reste, les délocalisations vers la Chine, l’Inde et la Turquie se sont multipliées. Après un passage à la direction générale de l’armement au début des années 90, direction le Trésor, puis les cabinets de tous les ministres de l’économie et des finances du second mandat de Jacques Chirac : Francis Mer, Nicolas Sarkozy, Hervé Gaymard et finalement Thierry Breton, où il suit la fusion fusion GDF – Suez ; voici quelques uns des faits d’armes de Luc Rémont.

Luc Rémont devrait être moins remuant que son prédécesseur, Jean-Bernard Lévy. Son départ acté, interrogé sur les difficultés actuelles de la filière nucléaire, il déclarait : « On a beaucoup de chantiers à gérer en parallèle, et donc d’une certaine manière on manque de bras. On n’a pas assez d’équipes formées. (…) Et pourquoi on n’a pas assez d’équipes formées ? Eh ben parce qu’on nous a dit : ‘Votre parc nucléaire, il va décliner, préparez-vous à fermer des centrales.’ (…) On nous a dit, et ce sont d’ailleurs les textes encore en vigueur au moment où l’on se parle : ‘Préparez-vous à fermer les douze suivantes.’ Évidemment, on n’a pas embauché des gens pour en construire douze, on a embauché des gens pour en fermer douze. »

ÉLECTRICIENS ET GAZIERS DANS LE COLLIMATEUR

Mobilisation contre la réforme des retraites : EDF tape du poing sur la table

Avec les grèves contre la réforme des retraites, EDF a déjà perdu près d’un milliard d’euros.  Du coup, le groupe prend une mesure radicale : geler les embauches. 

Ex-salariés de RTE soupçonnés de sabotage : le parquet fait appel de leur condamnation

Ces quatre anciens salariés du gestionnaire des lignes à haute tension ont été jugés pour  » entrave au fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données » et condamnés à des peines d’amende : le parquet fait appel de leur condamnation…

FIN DES TARIFS RÉGLEMENTÉS DU GAZ

  • Fin des tarifs réglementés du gaz : à quoi l’offre « Passerelle » correspond-elle ?

Le 30 juin, c’est la fin des tarifs réglementés du gaz, dont dépendent encore la moitié des ménages français abonnés au gaz.

Le tarif réglementé du gaz a commencé à disparaître en 2019 en application de la réglementation européenne sur la concurrence, mais il reste encore en France, sur 11 millions d’abonnés, 2,55 millions de clients résidentiels titulaires de ce type de contrat, dont 2,3 millions à Engie. Trois millions sont aussi en offre indexée, c’est-à-dire similaire au tarif réglementé.

Un peu moins de la moitié des abonnés dépendant du tarif réglementé n’ont jamais quitté le fournisseur historique GDF, devenu GDF-Suez puis Engie. Beaucoup sont âgés, et les associations de consommateurs redoutent que la période ne soit propice à des abus de la part de fournisseurs alternatifs.  » Les consommateurs ont le choix, ils ont le temps, ils n’ont pas le couteau sous la gorge. S’ils ne font rien, ils basculent automatiquement sur une offre qui continuera à les protéger « , assure Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

« Un risque de recrudescence de démarchage agressif »

Pour ses clients, Engie a dévoilé une offre « Passerelle » qui prendra la suite du tarif réglementé. Le prix de cette offre, résiliable à tout moment sans frais, sera indexé sur un indicateur de référence calculé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et ne devrait pas s’accompagner de fortes hausses mais seulement marginales, selon Engie.  » Le consommateur conserve une liberté absolue « , a souligné Florence Fouquet, directrice des marchés particuliers, lors d’un point presse. S’il bascule vers « Passerelle » au 1er juillet, il peut toujours changer d’avis après pour une offre de marché « , chez Engie ou un autre fournisseur, a-t-elle précisé.

On ne sait pas encore le tarif exact, qui dépendra des prix du marché, mais si la bascule avait eu lieu en avril, la hausse aurait été de 3%. La période comporte quand même  » un risque de recrudescence de démarchage agressif «  par des fournisseurs, redoute le Médiateur national de l’énergie. 

 

 

 

 

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