De la lutte des gaziers en début d’année à la mobilisation historique dans les IEG contre la réforme des retraites Un fil conducteur : la défense du Service Public.

La conscience d’appartenance de classe naît dans la lutte. Ce précepte du mouvement ouvrier se trouve confirmé par le conflit mené en début d’année par les salariés de GRDF au plan national et sur le département pour obtenir une revalorisation de salaire au moins égale à celle obtenue dans les autres branches des IEG (Industries Electriques et Gazières)

Ce qui a provoqué l’étincelle de cette mobilisation historique chez les gaziers, c’est le profond sentiment d’humiliation ressenti par les agents face l’injustice de se voir refuser les 200£ mensuels négociés et obtenus par leurs homologues d’Engie et d’EDF.

Faisant suite à des décennies d’austérité salariale des gouvernements successifs et des Directions d’entreprises, ce refus a été la goutte d’eau de trop.

Décennies marquées aussi par la privatisation d’EDF-GDF. L’ouverture du gaz à la concurrence et à la course aux profits des actionnaires s’est traduit par une détérioration progressive de la qualité du service public et la suppression de milliers d’emplois statutaires.

Cahier revendicatif local

Soutenus dans leur combat par la seule CGT, les gaziers ont intégré à leur revendication salariale un cahier revendicatif local portant sur les moyens à mettre en œuvre pour répondre aux besoins des usagers. Ils ont chiffré les effectifs supplémentaires qu’il faudrait pour améliorer la qualité/sécurité du réseau gaz et diminuer le délais d’intervention chez les usagers qui aujourd’hui attendent plusieurs semaines pour avoir une réponse à leurs problèmes techniques.

Ce cahier revendicatif local est venu renforcer leur détermination à obtenir la reconnaissance de leur métier au travers d’une véritable revalorisation salariale. C’est bien la soustraitance et la recherche du moinsdisant social qui sont à l’origine de la dégradation du service public et des conditions de vie et de travail des salariés statutaires comme de la sous-traitance.

Dans ce mouvement inédit et exemplaire, où 100% des techniciens ont été en grève pendant plus de deux mois, la conscience s’est forgée qu’il n’est nul besoin d’être un grand économiste pour comprendre que les dizaines de millions d’euros remontés tous les ans aux actionnaires permettraient :

– la revalorisation des salaires qui ne représente que 16 millions d’, soit une infime partie des 512 millions remontés par GRDF aux actionnaires d’ENGIE.

– d’investir et embaucher au statut tous les intérimaires pour améliorer le réseau

– réduire la facture des usagers.

Forts du bienfondé de leurs revendications et soutenus par la solidarité financière organisée par le syndicat CGT énergie 66, toute la CGT du département et les partis politiques de la NUPES, les gaziers de Perpignan ont été aux avant postes de cette lutte nationale qui s’est soldée par une victoire historique sur les salaires. Ils continuent à porter dans les instances de négociation locales leurs revendications pour la défense et l’amélioration du service public.

Au-delà de la victoire sur les salaires dans une entreprise de la branche des IEG c’est aussi un revers infligé à la loi El-Khomri, au patronat et au gouvernement dans leur volonté d’imposer l’inversion de la hiérarchie des normes qui vise à faire qu’un accord d’entreprise moins favorable qu’un accord de branche s’impose.

Cette victoire a contribué à retisser les liens entre l’ensemble des agents des IEG actifs mais aussi inactifs (retraités) autour du statut national dont le régime spécial de retraite fait partie intégrante. Liens distendus par l’éclatement d’EDF-GDF et l’ouverture forcée à la concurrence.

Cette identité collective intergénérationelle renouée autour des valeurs du Service Public libéré de la loi des marchés financiers, explique en grande partie l’engagement des électriciens et gaziers à la pointe de la bataille contre la réforme des retraites.

 

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