EDF annonçait dès le 15 décembre 2021 la nécessité d’arrêter une partie de ses réacteurs
En janvier le gouvernement annonçait la création d’un bouclier tarifaire, dont le coût a été laissé pour l’essentiel à la charge d’EDF obligée de céder non plus 100 TWh mais 120 TWh à ses concurrents (43 % de sa production !) , au prix de 46 euros le MWh, quand les prix sur le marché européen étaient déjà à plus de 222.
…avant de racheter de l’électricité et du gaz au prix fort pour répondre à ses propres besoins ( plus de 80 % de son chiffre d’affaires en 2022 contre moins de la moitié en 2021)
À lui seul, le bouclier tarifaire a coûté plus de 8 milliards d’euros au groupe
Les autres énergéticiens ont été exemptés de tout effort, le gouvernement se refusant même à taxer leurs surprofits.
UN MÉCANISME DÉLIRANT . Le dogmatisme européen de la concurrence, accepté par le gouvernement, tourne à la spoliation publique.
Les actionnaires de Total Energies et d’Engie, premiers bénéficiaires de ce mécanisme délirant en France, peuvent se féliciter : l’électricien public a pris à sa charge une partie des risques de marché qu’ils auraient dû assumer et a garanti leurs profits. Certains fournisseurs alternatifs, comme Mint ou Iberdrola, qui ne produisent pas un kilowatt en France, ont même poussé le jeu plus loin : ils ont débauché des milliers de clients au printemps afin de se voir attribuer d’importants volumes d’électricité à bas prix produite par EDF.Puis, à l’été, ils ont poussé leurs clients dehors, en appliquant des tarifs prohibitifs, leur conseillant de retourner vers les tarifs régulés d’EDF. Naturellement, ils ont conservé les volumes d’électricité qui leur avaient été attribués et les ont revendus au prix fort sur le marché. Le MWh était alors à plus de 600 euros… ni le gouvernement ni la Commission de régulation de l’énergie ni la direction des fraudes n’y ont trouvé à redire.