Le taux de rémunération du Livret A est défini par une formule de calcul inscrite dans la loi et peut être modifié en fonction de deux critères, dont l’évolution des prix. Si la formule de calcul avait été strictement appliquée, le taux de rémunération du Livret A aurait dû être porté à 3,4 % en février.

Toutefois, lorsque la Banque de France estime que des circonstances exceptionnelles justifient une dérogation elle peut transmettre une autre proposition au ministre de l’Economie, qui décide.

Avec une inflation moyenne à 5,2 % en 2022, le rendement du Livret A est négatif pour les épargnants, et devrait le rester encore en 2023

Argument évoqué  : le risque d’augmentation trop rapide du coût de financement de l’économie : ce sont 450 milliards (fin 2021 ) gérés conjointement par la Caisse des Dépôts et par les banques.

1- Le passage du taux de rémunération de 2 % à 3 % implique un surcoût annuel de 1 500 millions d’euros avec risque de répercussion sur le coût des emprunts accordés par le secteur bancaire.

Conclusion : demandons des sacrifices aux petits épargnants plutôt qu’aux banques.

2- Par l’intermédiaire de la CDC, le taux de rémunération du Livret A impacte le financement du logement social et de la politique de la ville car 60 % des encours du Livret A gérés par elle sont utilisés sous forme de prêts aux bailleurs sociaux et aux collectivités locales.

L’argumentaire officiel de la Banque de France et du pouvoir oublie deux autres sources non négligeables d’obstacles à l’investissement chez ces acteurs :

• La baisse des APL pour les locataires du parc social dont le coût financier est assumé par les bailleurs sociaux depuis 2018 
• Le relèvement du taux de TVA pour les opérations de construction neuve, lui aussi décidé en 2018 .