Carrières longues : beaucoup de bruit pour pas grand chose

Valider des trimestres de retraite avant 16 ans : une exception car les salariés valident leur premier trimestre pour la retraite de plus en plus tard.

Il reste très peu probable qu’un nombre conséquent de salariés puissent valider des trimestres dans la tranche « avant 16 ans ».

L’étude d’impact du projet de loi ne s’attarde pas sur ces données.

La DREES  (service statistique public du Ministère des solidarités et de la santé piloté par l’Insee) a analysé les droits à la retraite acquis en début de carrière par génération et montre que seuls 0,4 % des cotisants de la génération née en 1962, concernée par la réforme, valident un premier trimestre durant cette période. Cette proportion descend même à 0,1 % pour les générations suivantes.

L’étude montre aussi que l’âge de première validation de quatre trimestres se situe à 20,8 ans pour les hommes et à 21,1 pour les femmes de la génération 1962 (contre respectivement 22,6 et 22,9 pour la génération 1978). Ce décalage s’explique par une entrée de plus en plus tardive des jeunes sur le marché du travail, quel que soit le niveau de diplôme.

Dans le dispositif carrières longues que le gouvernement prétend améliorer dans le cadre de la réforme des retraites, il faudra pour partir à 58 ans

  • avoir validé 4 à 5 trimestres avant la fin de l’année civile de ses 16 ans  ; le même nombre entre 16 et 18 ans pour ouvrir ses droits à 60 ans et enfin entre 18 et 20 ans pour un départ à 62 ans.
  • une durée minimale d’assurance . Le gouvernement s’est engagé à ne pas dépasser 44 annuités, ce qui est déjà la durée exigée dans le dispositif actuel pour les départs à 58 ans pour la génération née à partir de 1961. Dès la génération 1973, le nombre de trimestres nécessaires passe à 180 trimestres (45 annuités) dans les conditions actuelles. Avec sa réforme, il faudra cotiser un an de moins pour partir à 58 ans. Sauf  que travailler 44 ans, c’est plus que les 43 annuités de la réforme Touraine. Quant aux départs à 60 ans, le gouvernement reconnaît qu’il faudra travailler un an de plus qu’aujourd’hui.

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