En plafonnant les indemnités aux prud’hommes en cas de licenciement abusif, le barème Macron, adopté par la France en 2017, viole le droit européen qui assure la protection des salariés.
Le Comité européen des droits sociaux du Conseil de l’Europe (CEDS) a considéré que la France violait la Charte sociale européenne en plafonnant les indemnités aux prud’hommes en cas de licenciement abusif, dans une décision rendue publique lundi. Saisi par la CGT et la CGT-FO en octobre 2017 et mars 2018, le CEDS estime que « le droit à une indemnité adéquate ou à une autre réparation appropriée au sens de l’article 24.b de la Charte n’est pas garanti » par les ordonnances Travail adoptées en 2017.
Ce passage de la Charte définit notamment « le droit des travailleurs licenciés sans motif valable à une indemnité adéquate ou à une autre réparation appropriée », avec « un droit de recours contre cette mesure devant un organe impartial ». Le Comité, qui a pris sa décision à l’unanimité de ses quinze membres, considère encore que « les plafonds prévus […] ne sont pas suffisamment élevés pour réparer le préjudice subi par la victime et dissuasifs pour l’employeur ».