Covid-19 : fortes disparités entre vaccinés et non-vaccinés

Publié le 24/02/2022 Centre Presse

Selon une enquête de la Drees et de l’Inserm publiée jeudi 24 février, « le fait d’être vacciné dépend fortement de la position sociale des personnes interrogées (niveau d’études, niveau de vie ou profession) »

Être vacciné contre le Covid dépend fortement de la situation socio-économique, les plus défavorisés, les moins diplômés ainsi que les immigrés extra-européens étant les moins vaccinés, selon une enquête de la Drees et de l’Inserm publiée jeudi. En juillet 2021, en France métropolitaine, 72,2 % des personnes majeures interrogées dans le cadre de cette enquête déclaraient être vaccinées (au moins une dose).

Niveau de vie

Selon cette enquête, qui a porté sur 85 032 personnes majeures du 24 juin au 9 août, les critères sociaux sont déterminants : « le fait d’être vacciné dépend fortement de la position sociale des personnes interrogées (niveau d’études, niveau de vie ou profession) », est-il résumé. C’est le niveau de vie qui apparaît le plus discriminant : 55 % des adultes dont le niveau de vie est inférieur au premier décile (les 10 % de personnes au niveau de vie le plus faible) étaient vaccinés, contre 88 % des adultes dont le niveau de vie est supérieur au dernier décile (les 10 % les plus aisés), note l’étude.

Différences marquées aussi selon la catégorie socioprofessionnelle, avec 65 % des ouvriers ou anciens ouvriers vaccinés, contre 83 % des cadres ou anciens cadres. On note encore presque 10 points d’écart selon le niveau d’éducation, avec 70 % des personnes sans diplôme vaccinées mais 79 % chez les titulaires d’un diplôme supérieur ou égal à un bac + 5. Enfin, les personnes immigrées originaires d’un pays hors d’Europe et leurs descendants sont moins vaccinées que l’ensemble de la population adulte, respectivement 59 % et 53 %.

Confiance dans le gouvernement

Ces inégalités de recours à la vaccination sont présentes indépendamment de l’âge ou de l’état de santé, note la Drees. Les auteurs relèvent que ces disparités sociales « rejoignent celles constatées lors des précédentes campagnes vaccinales ». Même si certaines populations (les plus âgées et les moins diplômées) disent avoir eu besoin d’une tierce personne pour prendre rendez-vous, l’étude ne permet pas de « déterminer si les personnes non vaccinées auraient rencontré des difficultés particulières dans l’accès à la vaccination (trouver un créneau libre près de chez soi, pouvoir se libérer pour aller se faire vacciner ou encore savoir prendre rendez-vous sur internet ou par téléphone) », préviennent les auteurs.

Autre enseignement : les personnes n’ayant pas du tout confiance dans l’action du gouvernement pour limiter la propagation du virus sont 51 % seulement à être vaccinées contre 85 % chez celles ayant tout à fait confiance. Les disparités de recours à la vaccination selon le degré de confiance dans les autorités transcendent les autres caractéristiques socio-économiques.

 

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