Où vont les actions ?

Les bourses chutent, inquiètes d’un variant du Covid-19 qui résisterait aux vaccins : vers 34.700 pour le Dow Jones et 6.700 pour le CAC 40. Nous ne sommes plus aux sommets : 36.400 pour l’un il y a quelques jours, au-delà de 7.150 pour l’autre. Comment empêcher la glissade, en espérant remonter ?
Le risque, de la part de la Fed puis de la BCE, c’est en effet de faire plus peur encore que le variant qui vient.

Aujourd’hui ce n’est pas le cas. La Fed, puis la BCE, ne font plus comme avant et les marchés se disent qu’elles vont aider encore. L’inflation américaine atteint pourtant 6,2% sur un an en octobre et celle en zone euro 4,1%, et non 2% comme attendu, les deux étant jugées assez « transitoires »

Aux États-Unis, les achats de titres publics et privés à long terme (quantitative easing) devraient cesser en juin 2022, sans que l’on sache comment la Fed va réduire ensuite son portefeuille, ni augmenter ses taux courts, autrement dit gérer la montée de la courbe des taux.

Des trésors de circonvolutions sont utilisés : la Fed vise 2% en moyenne, sur moyenne période, voulant être « modérément au-dessus de ce chiffre », compte tenu du fait que l’inflation a longtemps été au-dessous. Mais peut-on dire que 6,2% est « modérément » au-dessus de 2%, chiffre dépassé depuis mars ?

Les marchés financiers jouent donc les prolongations. Jamais les introductions en Bourse n’ont été aussi faciles et, surtout, les fusions acquisitions si importantes. Les fusions par échange de titres ne posent pas de problème et battent tous les records à 3 900 milliards de dollars au 31 août de cette année, contre 2 350 en moyenne au cours des six années précédentes. Si le prix d’achat est jugé élevé, comme celui d’Engie par Bouygues, il est assez vite absorbé.

Cette analyse pilote les politiques économiques et financières des entreprises : distribuer des dividendes et, surtout, racheter leurs actions. Distribuer des dividendes, même si, comptablement, il s’agit d’un transfert de liquidités de l’entreprise vers l’actionnaire, comme quand on va au distributeur de billets : on n’est pas plus riches ! Dès lors, la logique des entreprises n’est pas comptable, mais boursière : l’actionnaire comprend que l’entreprise qui lui verse son dividende lui promet, au moins, un même dividende l’an prochain.

Le rachat d’action est un engagement plus fort encore sur l’avenir : l’entreprise n’a pas besoin d’autant de fonds propres pour avancer. Elle n’est pas en panne d’idées pour rentabiliser au mieux son capital : elle se juge même assez forte avec moins… ce qui devrait motiver une montée des cours.

Cette politique des entreprises, avec moins de fonds propres et plus de promesses, au moment où une autre vague de la pandémie arrive et où les taux d’intérêt devraient monter pour calmer l’inflation et donc la reprise, inquiète.

Les banques centrales sont faites pour gâcher le jeu car, plus encore que lutter contre l’inflation, elles doivent stabiliser l’économie et tenir la monnaie. Incorrigibles, les marchés financiers cherchent jusqu’où aller trop loin. Alors, les banques centrales viennent pour ramasser les morceaux du bol de punch.

Mais aujourd’hui, seul le variant d’Afrique du Sud importe. Les banques centrales attendront donc, souhaitons que cela suffise !

Gazprom réalise toutefois un bénéfice record grâce à l’envolée des prix du gaz information fournie par Reuters•29/11/2021 à 11:57

MOSCOU (Reuters) – Le géant gazier russe Gazprom a fait état lundi d’un bénéfice net trimestriel record de 581,8 milliards de roubles(6,88 milliards d’euros) pour le troisième trimestre, grâce aux prix élevés du gaz naturel, et a dit prévoir des résultats encore plus élevés pour les trois derniers mois de l’année.

Les prix du gaz ont grimpé en flèche dans un contexte d’offre limitée et de reprise économique globale, atteignant des niveaux record en Europe, où se situe la principale source de revenus de Gazprom.

Critiqué par certains responsables politiques et experts qui lui reprochent de ne pas fournir assez de gaz pour atténuer la crise énergétique, Gazprom, contrôlé par le Kremlin, a affirmé précédemment respecter toutes ses obligations contractuelles en matière d’approvisionnement.

A la Bourse de Moscou, le titre Gazprom progressait de plus de 2% dans la matinée.

Ce bénéfice trimestriel record fait suite à une perte de 251 milliards de roubles enregistrée par la société au troisième trimestre 2020. Son précédent bénéfice trimestriel le plus élevé se chiffrait à près de 536 milliards de roubles au premier trimestre 2019.

« De toute évidence, le prix de nos approvisionnements en Europe sera nettement plus élevé au quatrième trimestre, ce qui aura un impact positif sur les résultats de l’année entière », a déclaré dans un communiqué le directeur général adjoint de Gazprom, Famil Sadygov.

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