Énergie : l’ex-GDF Suez se déleste d’une activité rentable et s’expose à la prise en charge d’un boulet nucléaire

Engie vend Equans à Bouygues.

C’est une restructuration sans précédent pour un ancien monopole de service public. En décidant de vendre son entité de services à l’énergie Equans à Bouygues, Engie (ex-GDF-Suez) s’apprête à transférer plus de 40% de ses effectifs. Un pas de plus vers le démantèlement. Après avoir cédé nombre d’activités à l’étranger, les terminaux méthaniers, sa branche exploration-production gazière, sa participation dans Suez, l’entreprise continue à se réduire comme peau de chagrin, à s’éparpiller en confettis : le 5 novembre, le conseil d’administration d’Engie a approuvé l’entrée de négociations exclusives avec Bouygues en vue de lui céder Equans. Créée à la va-vite en juillet, cette entité regroupe toutes les activités de services liés à l’énergie (génie climatique, efficacité énergétique, gestion de chauffages et de climatisations urbaines, etc.).

D’un trait de plume, Jean-Pierre Clamadieu président d’Engie est prêt à transférer 74 000 salariés, soit 40 % de ses effectifs, à renoncer à 12,5 milliards de chiffre d’affaires, soit plus de 20 % du total. Un mouvement sans précédent pour un ancien monopole public, dont l’État est encore le premier actionnaire.

Un conseil d’administration a été convoqué dès le 5 novembre. À l’exception de l’administrateur représentant la CGT, tous, y compris les représentants de l’État, ont voté pour l’offre de Bouygues. La CFDT, elle, s’est à nouveau abstenue. Mais à la différence du vote sur la vente de la participation de Suez, cette fois-ci, elle n’a pas quitté la salle.

Le nucléaire en Belgique, problème pour Engie.

Total ne veut en aucun cas récupérer les actifs nucléaires en Belgique ». Dans le cadre de la fusion avec Suez, GDF a récupéré les centrales nucléaires belges gérées par Electrabel. Depuis, Engie continue d’exploiter ces centrales vieillissantes, sans avenir : le gouvernement belge souhaite sortir du nucléaire à partir de 2025 et a refusé d’accorder des prolongations de l’exploitation des réacteurs nucléaires. Tout le problème est maintenant de savoir qui portera la charge du démantèlement, des actifs échoués. Engie ou le gouvernement belge ?

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