S’il est légitime de descendre dans la rue pour protester contre les atteintes aux libertés, comment passer sous silence l’atteinte aux libertés de la presse et de l’audio- visuel que représente la dépendance à l’égard de puissances irrémédiablement vouées à transformer en marchandise tout ce qu’elles touchent y compris notre santé ? La population âgée représente un bon filon (« l’or gris ») mis en évidence par l’infâme pub télévisuelle assénée à des heures choisies pour inciter notamment à l’automédication et, dans nos boîtes à lettres, les propositions d’abonnement auxquelles il est impossible d’échapper, commerce de fichiers de données oblige.
Ce n’est donc pas sans raison que la presse soporifique à destination des vieux se montre intarissable sur les sujets pratiques mais ne brille pas par ses analyses de fond sur la société.
Les plus modestes de ces magazines spécialisés sont diffusés sous forme numérique par de petites agences de publicité qui ne peuvent probablement pas se mettre à dos les mastodontes ; on apprend sans surprise dans les mentions légales affichées par l’un d’entre eux, qu’il » participe au Programme Partenaires d’Amazon EU, un programme d’affiliation conçu pour permettre à des sites de percevoir une rémunération grâce à la création de liens vers Amazon.fr. «
Les plus gros tirages de la presse pour seniors, quant à eux, ont partie liée avec des groupes industriels : Bayard, entreprise créée par la congrégation religieuse des Augustins de l’Assomption (Notre Temps, Tempo Santé ), Mondadori France (Pleine Vie), filiale de Fininvest (famille Berlusconi) et Prisma Presse, filiale de Vivendi (Bolloré) (Serengo, Femme actuelle senior)
S’informer c’est ne pas se satisfaire des niaiseries et du sensationnalisme auxquels nous soumettent (à quelques exceptions près) les media audio-visuels sous la chape de plomb d’une idéologie dominante, et ce n’est pas non plus céder aux abrutissantes sirènes du délire complotiste : mieux vaut emprunter une troisième voie, celle qui nous permet de compléter et décrypter l’info institutionnelle et de nous garder des vomissures numériques. L’autre info, c’est le journalisme d’investigation et c’est aussi l’éclairage singulier de la presse syndicale. S’ABONNER À LA LETTRE DE LA CONFÉDÉRATION
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